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Jeune professeure de mathématiques et mère de deux enfants, Lora est arrivée en France en novembre 2015. Originaire de Karakoch (Irak), son périple débute en 2014 lorsqu’elle, son mari et sa petite fille, partent ensemble à Erbil, capitale du Kurdistan irakien, pour fuir la guerre. La vie y étant trop cher, ils s’installent dans un petit village des alentours, dans l’espoir de retourner un jour vivre dans leur ville d’origine.
Je ne veux pas montrer à mes enfants ce que j’ai vu moi
On a eu la chance d’avoir des familles, des gens comme ça qui nous accueillent Et que nos papiers se soient faits vite
Après un an d’attente, ils obtiennent enfin les documents pour venir légalement en France. Enceinte de son petit garçon, Lora et sa famille, quittent l’Irak en passant par la Turquie pour finalement rallier la France.
Chrétiens, leur religion leur permet de trouver de l’aide auprès d’un prêtre strasbourgeois. Il leur propose de venir en France et d’être logés dans une famille d’accueil à Metz en attendant les résultats de leur demande d’asile. Ces quelques mois chez la famille messine leur permettent de tisser des liens forts. Elle raconte, émue, avoir été bien accueillie. “Ça nous a permis de voir de la joie, d’oublier les choses qu’on a vécues en Irak”. Six mois après, les voilà réfugiés politiques, avec un titre de séjour valable pour dix ans.
Mais la barrière de la langue est difficilement franchissable. Pour y remédier, Lora prend des cours de français depuis son arrivée, avec la Pastorale et Caritas. Ses enfants, eux, apprennent la langue à l’école maternelle et à la crèche.
Elle et son mari sont obligés de repenser totalement leurs vies. Pourtant diplômée de mathématiques, elle ne peut pas exercer en France, ni même récupérer son certificat d’études irakien. Ces difficultés ne l’empêche pas d’être motivée à rebondir et d’apprendre le nécessaire pour mener une vie paisible.
Pour Lora, la famille tient une place importante. La plupart de ses proches sont partis en Australie, mais sa sœur jumelle est restée à Karakoch, en Irak. L’esprit tourmenté par de dramatiques souvenirs, elle raconte. Son avenir sera celui de ses enfants. Très investie pour qu’ils se sentent bien ici, elle ne souhaite pas partir de Metz pour l’instant.