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Marie-sabine,

femme de cœur   

Ils nous arrivent de tomber sur des migrants dans Metz 

je suis bénévole a action froid 

Personnage incontournable du paysage bénévole messin, Marie-Sabine Stroh est une femme très engagée. Ancienne infirmière, aider les autres a toujours été dans sa nature.

À première vue, cette femme d’une cinquantaine d’années ne correspond pas à l‘image qu’on pourrait imaginer d’une militante très engagée. Elle a tout d’une mère de famille bien organisée et sa maison l’est tout autant. Les placards sont parfaitement rangés, la vaisselle lavée et la nappe en soie qui recouvre la table est immaculée. On aurait même du mal à croire qu’elle vagabonde des journées entières dans Metz pour aider les personnes en difficulté. Mais derrière cette apparence de maman modèle, Marie-Sabine dégage une grande force de caractère qu’elle met au service du bénévolat depuis de nombreuses années. “J’ai toujours été bénévole pour des associations notamment dans la Croix-Rouge lorsque j’habitais à Nice. Puis, j’ai été formée comme infirmière. Quelque part, venir en aide aux autres a toujours été une vocation.”

Son arrivée à Metz sera dans la même lignée : “Je m’intéressais aux incroyables comestibles, un groupe qui s’occupe de faire des jardins à Metz. Grâce à ce biais, j’ai rencontré des gens qui œuvraient dans les actions caritatives. C’est comme ça que je suis rentrée à Action Froid.” Action Froid est une association toute récente, créée en 2012 à Paris pour aider les sans domicile fixe à travers des maraudes lors de grandes vagues de froid. Des antennes régionales ont ensuite vu le jour, comme celle de Metz, ouverte en 2016. Depuis peu, l’association a articulé son travail autour des migrants. “Comme nous maraudons régulièrement, ils nous arrivent de tomber sur des migrants car nous savons où ils se trouvent dans Metz. Nous avons aussi des contacts réguliers avec les associations qui nous aiguillent sur leur positionnement.”  

À Metz, une bataille s’est engagée entre les associations et les institutions publiques sur ce sujet sensible. Dans les deux camps, chacun se renvoie la balle. Marie-Sabine n’est pas tendre à l’égard de la mairie et de la préfecture. Si les camps de Blida ont été démantelés, elle dénonce le manque de moyens mis en oeuvre pour l’accueil des migrants. “Depuis mon arrivée à Metz, il n’y a eu aucune évolution. Quand ils arrivent, les migrants sont laissés à la rue. Ce sont les associations qui s’en occupent. On ne veut pas qu’ils soient vus.”  Sur la politique de non-accueil, elle est même catégorique : “Ils se rejettent la faute les uns sur les autres. Le maire dit que c’est la faute du préfet et le préfet considère que c’est la faute du maire. Ils ont surtout peur de ce fameux appel d’air,” regrette-t-elle. 

Associations contre institutions publiques

L’appel d’air dont parle Marie-Sabine se caractérise par une politique d’accueil généreuse. Plus elle est attractive, plus les migrants seront tentés de venir sur le territoire. C’est pourquoi la France a notamment durci ses conditions d’accueil, malgré pourtant des discours antinomiques d’Emmanuel Macron à ce sujet lors de la campagne présidentielle de 2017. Elle regrette également l’inaction de l’État sur l’accueil et la prise en charge des migrants. “Aujourd’hui, l'État profite bien des associations car nous faisons leur travail. Il ne faut pas oublier qu’il a l’obligation de les nourrir et de les loger.” Comme Marie-Sabine, de plus en plus de bénévoles œuvrent sur Metz pour que chaque personne puisse vivre plus dignement.

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