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Sonia,

citoyenne

engagée 

Comédienne au théâtre, Sonia est engagée dans la cause des demandeurs d’asile à Metz. Au départ, elle reversait les fonds de ses représentations à des associations. Mais depuis plus d’un an, elle a choisi de s’investir personnellement. Souhaitant "faire un pied de nez à tout ce qu’il se passe", elle reste très humble par rapport à son investissement. Sonia explique qu’elle a appris à doser entre sa vie personnelle, ses projets et son engagement.

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La misère humaine elle existe, ce n’est pas en fermant les yeux que tu ne la verras plus 

C'est très simple d'aider

Aujourd'hui, je pense qu'il y a beaucoup d'hypocrisie 

À Metz on rigole souvent en disant que la Place de la Comédie est devenue la Place de l’Albanie

Qui nous montre la réalité aujourd'hui ?

En soutenant moralement et matériellement les migrants, elle essaie d’incarner un relai entre eux et les administrations. “C’est plus facile pour moi de contacter l’Ordre de Malte pour un gars qui est au Centre de Rétention plutôt que d’appeler la MACIF.

Les pieds sur terre, Sonia s’interroge : “Si demain c’est la guerre ici, tu fais quoi ? Tu restes ? Moi je pars hein.” Voilà pourquoi elle s’investit. Elle ne souhaite pas fermer les yeux sur ces personnes à la rue, fuyant leur pays pour des raisons multiples.

Pour elle, la situation à Metz, "c’est une boule de merde." Elle considère que lorsque l’aide des citoyens prend le dessus sur celle fournie par l’Etat, rien ne va plus.

Des migrants au gymnase de La Grange-aux-Bois à Metz.

Néanmoins, Sonia ne rejette pas la faute sur la ville de Metz. Elle a conscience que le maire, à son échelle, ne peut pas agir seul. Pour elle, c’est à l’État de prendre le relais. “L’immigration est gérée par le ministère de l’Intérieur, c’est n’importe quoi." Elle est peu confiante concernant l’avenir de ces demandeurs d’asile. Exaspérée, elle ne comprend pas pourquoi l’État se concentre principalement sur le renvoi de ces personnes dans leurs pays d’origine et sur une fermeture des frontières.

Sonia préfère ne faire partie d’aucune association et se rallier ponctuellement aux actions et aux événements. Pour elle, le côté collectif entraîne trop de préoccupations et de soucis individuels. "Dans le monde associatif, il faut faire la différence entre les gens qui parlent, les gens qui veulent briller et les gens qui agissent." Mais elle apporte sa pierre à l’édifice, notamment avec les prises de gymnase.

L’une des actions la plus dure émotionnellement, qu’elle ait menée, reste la prise du cinéma le Klub, en centre-ville de Metz. Pour avertir la population, ils ont abrité 20 demandeurs d’asile dont des femmes enceintes, dans le cinéma.

Mais pour Sonia, les forces de l’ordre cherchent à réduire ce beau melting-pot. "Ils font de l’épuration. Dès qu’il y en a trop, ils les mettent au centre de rétention." Elle se souvient d’une phrase marquante qu’un policier lui a dit un jour : "Tu sais Sonia on est obligé de les déshumaniser, parce que si on voit des humains là, des hommes, des femmes et des enfants , on ne peut plus faire notre travail."

On n’est pas dans une politique où on aide l’humain, où on aide l’autre

Déshumaniser

Un problème qui, d'après elle, est tranmis également par les médias. 

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De par sa sociabilité et son aisance relationnelle, Sonia noue facilement des liens. C'est difficile, pour elle, de prendre du recul et de ne pas être dévastée et furieuse de voir les personnes qui sont devenues des amis, des connaissances, partir.

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